[Récit] Guillaume Gaboriaud nous raconte son Grand Prix Pierre Pinel

[Récit] Guillaume Gaboriaud nous raconte son Grand Prix Pierre Pinel

Montastruc ! LA course dont tout le Sud Ouest parle l’hiver. C’était forcément la première course qui me tenait à cœur de la saison. Ma préparation n’a vraiment pas été idéale depuis mon retour de Taïwan, mais étant tenant du titre, sur un parcours qui me va bien, j’espérais au fond de moi que les jambes reviendraient pile poil.

 

D’ailleurs, je me sentais vraiment bien en début de course. Le départ est rapide comme toujours, et ça frotte assez sévèrement. On a Jauffrey (Betouigt) qui est très remuant sur cette première partie de course, il fera d’ailleurs parti de la première échappée un peu sérieuse. Celle-ci sera reprise dans le premier Grand Prix de la Montagne au kilomètre 20. Une fois l’échappée reprise, Bruno (Armirail) imprime un gros rythme en tête de peloton! Ça monte vite, et le peloton est scindé de partout. Je bascule dans la première cassure tout juste en bouchant un trou sur le haut.

 

Puis ça temporise énormément sur les petites routes en haut, le peloton prend toute la largeur de la route, impossible de remonter. Ça rentre de l’arrière, mais ça sort aussi devant. Par petites grappes un gros groupe sort progressivement, ça m’énerve d’être spectateur de ça, je suis enfermé en 30ème/40ème position et ça part sans l’Occitane, sans trop forcer puisque le peloton ne réagit pas du tout et fait rideau. C’est rageant!

 

Le temps de remonter et de mobiliser progressivement tous mes coéquipiers, l’écart est déjà de 30 secondes. L’équipe n’est pas encore en place et avec 3-4 coureurs face aux 15 devant nous perdons logiquement du terrain.

 

Progressivement le restant de l’équipe arrive, les gars roulent du mieux possible, et stabilisent la progression de l’échappée autour de 1 minute 15 - 1 minute 30. Nous ne sommes qu’en début de course, l’important était surtout que cette échappée ne prenne pas de grosses minutes, il fallait limiter l’écart pour qu’un groupe de costauds puisse rentrer plus tard.

 

Au premier passage de Mur après 60 kilomètres, l’équipe doit lâcher la tête, la course est relancée, Bruno monte très vite le mur et nous ne sommes plus qu’une quinzaine en haut. L’écart a fondu a 45 secondes avec l’échappée, je pensais que c’était le bon contre, mais l’entente est moyenne et une partie conséquente du peloton revient. Ça temporise clairement, et l’écart augmente. Il n’y a plus que Bruno, Bertrand (Putigny) et Simon (Carr) avec moi, et ces deux derniers ont déjà fait un gros boulot. Ce n’est plus à nous d’assumer, d’autant que quelques équipes comme Blagnac ont perdu des éléments devant.

 

Blagnac fini par prendre les choses en main, mais l’écart avait bien ré-augmenté. Ils mettent en route jusqu’au pied du Petit Tourmalet où ils lancent Maurelet et Lecourt de Billot sur orbite. Le Petit Tourmalet est monté a bloc, et je ne suis pas capable de suivre les six qui s’isolent en contre rapidement dans les premières pentes.

 

En haut, je sais que la course pour la victoire est pliée, on arrive sur le circuit final, qui est très propice aux échappées. Les plus costauds de l’échappée vont être repris par les plus forts du peloton qui viennent de sortir dans le Petit Tourmalet, il sera compliqué pour nous dans le peloton d’organiser quoi que ce soit. J’essaye donc de relancer des contres à plusieurs reprises, mais je ne suis vraiment pas au mieux, j’ai du mal a passer la seconde, il me manque quelque chose…

 

Plusieurs coureurs s’intercalent mais tout sera repris. Finalement seul Bruno va réussir à sortir seul à deux tours de la fin pour rentrer sur la deuxième partie de l’échappée qui s’était scindée en 2.

 

Je tente encore dans le final, mais ça ne veut pas. Au sprint, nous (ce qu’il reste du peloton) revenons tout juste sur le groupe Bruno dans les 30 derniers mètres , et je fini dans leurs roues. Douzième. Compte tenu de mes dernières semaines, il y a du mieux dans les sensations, mais ce n’est pas encore ça, et forcément c’est la déception qui prime, l’équipe a pris la course a l’envers. Mais c’est ce genre d’échec qui permet de se remettre en question, individuellement comme collectivement, et d’en tirer les bonnes leçons pour rebondir !

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