[Pratiquants] Les freins à disques, vus par un des meilleurs cyclosportifs français

[Pratiquants] Les freins à disques, vus par un des meilleurs cyclosportifs français

Depuis que je fais du vélo, je n’avais encore jamais trouvé le compromis idéal en matière de freinage sur jante carbone, mis à part les Campagnolo Bora équipée de la surface « Cult », mais la saison passée j’ai néanmoins préféré mettre une roue en alu à l’avant quand un freinage digne de ce nom était demandé.

 

A l’occasion de la saison 2017 et mon passage sur des vélos Canyon, j’ai tout de suite demandé à pouvoir tester un vélo frein à disques pour voir si cela apportait des avantages et quels étaient les inconvénients.

 

J’en suis aujourd’hui à 4000km effectués avec ce vélo.

 

Il s’agit donc d’un Canyon Ultimate CF SLX disques, pesé à 7,5kg avec SRM, pédales Shimano Dura Ace et groupe Ultegra DI2, le groupe Dura Ace n’étant pas disponible avant juillet.

Cela signifie un surplus de poids d’environ 600g (répartis sur leviers, disques et moyeux) par rapport à la même gamme à patins. Un bidon d’eau quoi…

 

 

La puissance

 

Dès la prise en main, les leviers sont là pour nous rappeler qu’on a des freins à disques, c’est-à-dire qu’ils sont plus massifs pour y loger le maitre cylindre. Personnellement je n’ai eu aucune gêne à m’y habituer, l’ergonomie se rapproche pour le coup des leviers Campagnolo ou les Shimano Dura Ace 7800 ancienne génération. Le toucher est très sécurisant lorsque les mains se trouvent aux poignées. Les nouvelles Dura Ace seront plutôt comme les « mécaniques ».

 

J’habite en haut d’une montée de 6km à 11% de pente moyenne avec des rampes plus sévères et sur une chaussée extrêmement dégradée. Donc dès les premiers mètres je sens la différence au niveau du freinage.

 

L’avantage n’est pas la puissance, car on ne bloque jamais son freinage mais bien la modularité. C’est à dire le fait de pourvoir moduler son freinage sans bloquer la roue tout en ayant assez de puissance. Avec une jante carbone on laisse toucher les patins mais si cela ne freine pas assez fort et que l’on appuie plus cela freine trop. Cela est valable justement sur des descentes rapides et techniques. Au contraire, avec les disques on a une constance dans le freinage, particulièrement efficace et qui donne confiance.
 

 

Les pneumatiques

 

Etonnamment, malgré ces 4000 km parcourus, sous la pluie je n’ai encore pas pu tester. J’imagine toutefois que les pneumatiques risquent d’être le facteur limitant car la qualité du freinage en lui-même sera aussi bonne que sur le sec.

Une question cruciale est donc abordée ici : les pneumatiques. Comme cela a déjà été expliqué un peu partout, je pense qu’il ne faut pas utiliser des sections en dessous de 25mm. Section mesurée, j’ai aussi des jantes plus large avec du 23 qui font 25 une fois montés, des bons pneus comme des Continental 4000 S2. Pas des pneus au rendement ultime qui glissent….

 

Niveau entretien et usure de ces pneus, RAS, ils sont neufs à l’avant encore et un peu plus usés derrière. Point surprenant, j’ai l’impression de freiner plus avec l’arrière qu’en utilisant mon vélo à patins. Peut-être qu’avec la même répartition de freinage utilisée sur un vélo à patins, la roue arrière est davantage sollicitée sur un vélo à disques.

 

 

Les points à noter

 

J’ai eu les disques qui touchaient les plaquettes après de grosses descentes qui secouent beaucoup avec des freinages appuyés. Mais cela se réaligne seul après quelques freinages plus légers.

 

Qui dit freins à disques dit axes transversants de 12mm. L’axe n’est donc plus rapide. Il faut visser, 8 à 10 tours. C’est plus long, point négatif en cas de crevaison en course pour la rapidité à réparer. Plus rigide mais je ne le sens pas personnellement, en revanche aucun risque d’avoir une roue mal alignée ou mal serrée.

 

Sur la route, je ne sens pas le surplus de poids, qui est selon moi surtout psychologique. Ce sont des masses inertes. Avec de bonnes roues bien légères ça roule tout seul !

 

Pour l’aérodynamisme, difficile d’émettre quelconque jugement je ne vois pas de différence.

 

 

Pour résumer

 

De mon point de vue, les disques ont leur utilité à partir du moment où l’on va faire des descentes sinueuses et/ou longues ainsi que par temps pluvieux dans toutes les situations. Ils vont permettre un grand confort ainsi qu’une certaine sérénité, et pouvoir utiliser de belles roues peu importe les conditions.

Un aspect important est d’éviter toute usure de la jante ainsi que la possibilité d’utiliser des pneus sur jante carbone sans risque de surchauffe même si les modèles actuels sont déjà bien performants.

 

Le disque semble être une technologie avec laquelle l’utilisateur doit avoir le choix, à la manière d’autres comme l’électrique/le mécanique ou le boyau/pneu, chacun doit pouvoir utiliser ce qui lui semble le plus utile.

 

Les besoins sur une cyclosportive de montagne comme les 3 Ballons ou la Vaujany sous la pluie ne sont pas les même que sur un Paris Roubaix professionnel sur le sec avec du plat, de faibles freinages et une grande importance accordée à des changements de roues très rapides. Il faut donc que chacun y trouve son compte.

 

A titre personnel, pour le futur j’alternerai disques/patins suivant les conditions et le profil des épreuves auxquelles que je participerai. Mais pour la montagne, je suis convaincu !

 

David Polveroni

 

 

Palmarès :

 

Triple vainqueur de la Forestière

Vainqueur de la Vaujany

Vainqueur de la Ventoux-Beaume de Venise

Vainqueur du Challenge du Vercors

Vainqueur de la Haute Route Alpes

Vainqueur de la Haute Pyrénées

Vainqueur de la Time Megève Mont Blanc

Vainqueur de la Scott – Cimes du Lac d’Annecy

Vainqueur de la Route Verte

Vainqueur du Raid du Bugey

Vainqueur de la Valberg

Vainqueur de la Roger Pingeon

Et une multitude de places d’honneur sur de très nombreuses cyclosportives

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