Faut-il vraiment travailler la vélocité en période hivernale ?

Débat aussi ancien que le cyclisme l’association « vélocité » et « préparation hivernale » mérite d’être étudiée. Par préparation hivernale nous entendons plutôt ici la saison automnale et le début de l’hiver, avant les premières échéances de la saison.

Durant des décennies on a lu et entendu que l’hiver était synonyme de parcours plats et de petit plateau, dans le but de développer la vélocité. Soit. Ceci étant dit, si vous souhaitez vous positionner sur la question vous devez vous poser trois questions essentielles :

1. Quelle est ma cadence de pédalage « naturelle » c'est-à-dire instinctive ?

Si vous devez pédaler 30’ sur home trainer ou 1h sur route, sans objectif particulier, à quelle cadence allez vous vous situer si vous n’y réfléchissez pas ? Si la réponse est 85/90tpm ou plus alors la vélocité est une qualité naturelle pour vous. Innée ou acquise à la faveur des années de pratique, mais cela mène à la même conclusion.

2. Est-ce que j’éprouve des difficultés avec la vélocité ?

Est-ce couteux pour vous de pédaler (avec un développement limité bien entendu) à 95 ou 100tpm ? Est-ce que cela vous semble être un effort particulier ? Si vous avez l’impression que c’est plutôt naturel alors vous n’avez pas de raison de développer une qualité que vous maitrisez déjà.

3. Vos séances de récupération sont elles déjà des séances de vélocité de part la cadence choisie ?

Ce dernier point est le plus catégorique. Si vous répondez par l’affirmative vous perdez votre temps à développer la vélocité.

Cette introduction étant posée il faut savoir que le développement à l’outrance de la vélocité engendre une dégradation de la force. Plus vous vous entrainez à tourner les jambes sur des petits développements plus vous éprouverez des difficultés à emmener du braquet quand il faudra le faire. C’est en cela que l’excès de vélocité est une porte d’entrée vers ce que l’on appelle « l’effet diesel »

Il est bon de rappeler également que la vélocité est une qualité « finie » (antonyme de « infinie »). Autrement dit si vous savez tourner les jambes à 90/100tpm, à l’économie, sans souffrance c’est que votre coordination est bonne. Il n’y a plus rien à gagner dans ce domaine. A ce sujet observez un contre-la-montre chez les professionnels. Les cadences de pédalage moyennes sont proches entre les différents coureurs. L’écart chronométrique se fait sur les braquets employés, et donc sur la force.

Vous l’aurez compris, la force est elle une qualité « infinie ». On peut toujours progresser en force. On peut toujours imaginer tirer plus gros sur le plat et emmener une dent de plus en montée ou en col. Si cette qualité est infinie cela signifie que les progrès que l’on peut attendre du développement de la force le sont également. Il faut bien garder à l’esprit que la puissance est la combinaison de la force et de la vélocité. Aussi il faut avant toute chose penser à travailler la composante qui constitue votre point faible. Et chez 90% des cyclistes la vélocité n’est pas un point faible.

Pour conclure nous pouvons avancer que les séances de vélocité ne doivent concerner que le premier cycle d’entraînement qui suit la coupure. Dès lors que vous avez retrouvé votre coup de pédale, dès lors que vous « tombez les dents » naturellement il est déjà temps de diversifier votre préparation. La vélocité fera dès lors l’objet de séances de rappels, d’entretien. Mais pas davantage.

Benoit VALQUE

www.velotraining.net

www.rotorfrance.com

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